Le début et la fin des volcaniques de mars

Publié le par gromulo

Dire du mal de l’industrie, c’est 1 ; outiller le punk avec des outils importés d’autre secteurs (comme l’agriculture, pourquoi pas), c’est 2 ; raconter ce qui se fait par ailleurs, autrement ou avant que la musique devienne une industrie, c’est 3. J’ai pour ainsi dire pas le temps d’alimenter ce blog autant que je le voudrais, ni même de bien faire le travail, mais petit à petit, je compte publier des extraits d’entretiens avec divers acteurs du milieu (comme on dit).

 (note : comme je ne sais pas trop comment ça peut réagir ici ou là, je ne mets aucun nom personnel. Si on reconnaît trop les gens qui causent, il faut me le dire vite (mais pas par un commentaire public !) avant qu’ils se fassent des ennemis à cause de moi : ici, c’est moi qui fait parler, c’est moi qui choisit les extraits, donc c’est moi qui suis responsable des propos tenus…)

Je commence par ça, une anecdote aguichante, et je fais suivre d’une affaire plus corsée…

Une soirée à la Maison du Peuple

« C’était pas les Volcaniques de Mars, en l’occurrence, mais Parabellum à la Maison du Peuple, on s’était dit : « c’est forcé, on aura tous les punks, soit on prend les devants pour qu’ils puissent rentrer, soit on laisse faire et le soir ça va être baston… ». Donc on est allés voir les mecs de aides (association de lutte contre le Sida), de asud (association d’autosupport des usagers de drogues) pour faire des tarifs de places préférentiels pour le punk. aides et asud étaient là avec leurs seringues sous le manteau, parce que Clermont-Ferrand refusait qu’il y ait une promotion pour la drogue, bref, mais on s’est dit : « ces mecs on ne pourra pas les faire rentrer avec les chiens, s’il y a bien un minimum, c’est qu’il n’y ait pas 90 chiens au centre du concert ». Donc il a fallu trouver un système, donc on a créé un chenil où on a mis les 90 chiens. ça aurait pu tourner au cauchemar si les chiens s’étaient battus entre eux, sauf que t’avais (x) au centre avec sa chienne, et les chiens n’ont pas mouffeté, c’est lui le responsable du chenil, t’imagines !? Et donc les punks ont pu faire leur soirée. Je ne sais pas si la came était super mauvaise ou pas bonne ou quoi, mais avant même que Parabellum attaque, ils étaient déjà tous écroulés. Tu les voyais, ou bien lorsque tu leur parlais… c’était l’orgie, quoi. Tu avais des gens plus sages qui étaient venus voir Parabellum qui n’étaient pas rassurés, avec des punks partout… C’est les soirées limites du cir, avec le fameux logo de la drac et du Conseil Régional en dessous ! ah !ah ! »

Le début et la fin des Volcaniques de Mars

« Pour la première édition en 99, on avait fait jouer Sloy, Nada Surf, et ça s’est passé très bien, parce qu’on maîtrisait tout de A à Z. On faisait ça à l’Escapade et à la Maison du Peuple, qu’on savait gérer depuis qu’on avait fait Parabellum.

J’étais bloqué sur Nada Surf, à l’époque, mais Blue tip… C’était la première fois que je voyais des américains faire : on avait du intercaler le groupe parce qu’un des mecs avait perdu son matos, je ne sais plus quoi, donc ils étaient arrivés très très en retard, ils ne pouvaient plus jouer à l’Escapade, c’était trop tard, on ne pouvait pas les caler. Mais ils n’avaient pas fait le trajet pour rien donc ils ont été intercalés entre les groupes de la grosse soirée. Les conditions c’est : tu fais un soundcheck live et c’est tout. Et j’ai jamais vu un mec au son pareil ! Ils se sont installés, ils ont fait un premier titre pour le line check et go ! Un son impeccable, comme j’ai jamais vu ! »

« Une rupture énorme avec la frange dure des gens qui travaillaient avec nous du temps où la Coop de Mai est arrivée… »

« Donc 1999, les premières Volcaniques, impeccables. 2000 la Coop de Mai ouvre, au mois de mars, et pendant un mois, un concert par soir, et c’est les Rita Mitsouko, suivis de tous les trucs qui pouvaient passer. Toi, tu as tes Volcaniques de Mars en plein centre, le cir ne connaît pas la Coopé, et on arrive en leur disant « laissez-nous faire, les gars, maintenant on sait comment faire, c’est comme la Maison du Peuple ». Mais eux te disent : « dehors les gars, on n’en accrédite que quatre sur dix, on va gérer ». ça a été dur, quand même, et les relations n’ont commencé à être bonnes, entre le cir et la Coop de Mai, qu’en 2005. Avant, il y a vait toujours ces Volcaniques de Mars 2000 qui étaient là »

(…)

« Après, on avait pris le Pocoloco et là on étaient encore maîtres du truc, on s’arrangeait à chaque fois pour faire une soirée à la Coop de Mai, comme ça c’était bien… Et puis au fur et à mesure, les dernières Volcaniques de Mars, c’est tout à la Coopé, et puis plus rien au Pocoloco. Du coup ça devenait de moins en moins intéressant. Moi j’ai trouvé ça de moins en moins intéressant au fur et à mesure : quand tu fais tout à la Coop de Mai, c’est comme si tu faisais une suite de concerts, ça n’a plus rien d’un festival.

Et du coup cette année pour les dix ans, et peut-être la dernière année, il a été décidé quand même de reprendre le Pocoloco et de reprendre un peu l’esprit de base, ça n’empêchera pas d’avoir des soirées à la Coop de Mai, mais je pense que les Volcaniques de Mars auraient mérité qu’il y ait une édition 1999 en autonomie, un 2000-2001 en autonomie, et qu’on raccroche après à la salle de la Coop de Mai, une fois qu’on était sûrs de notre fait. Pour pouvoir dire : « ça se passe comme ça et pas autrement ». Là, c’était que la seconde année, un peu une espèce de mariage forcé entre la Coop de Mai et le cir parce que… Bon ça a mis un certain temps, et puis ça s’est fait comme ça s’est fait… »

Entretien réalisé le 8 novembre 2007

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