« Des gens formidables. On fait tout nous-mêmes, sans rien externaliser ».

Publié le par gromulo

Pour lancer sa campagne électorale de l’année prochaine, l’équipe de la coopé fait publier dans Info (journal distribué largement et gratuitement à Clermont) un magnifique publi-reportage (comme on dit honnêtement dans les autres journaux, mais pas là, parce que c’est du vrai journalisme) sur son joueur de tête, son maître, son boss, didier V.

http://www.infomagazine.com/journal/puy-de-dome/pdd-actualites/didier-veillaultcoeur-de-rocker.html

 

la coope n a besoin de personne

On y apprend avec surprise qu’il n’est pas titulaire d’une charge à vie, mais qu’il doit de temps en temps faire renouveler un contrat de délégation de service public de 6 ans. C’est ce qui va arriver l’année prochaine. Suspens !

Sinon, on peut y lire un joli conte de fée, tout à fait dans la manière habituelle de raconter les carrières dans le show-biz : le hasard d’une petite annonce, l’idée un peu folle du « pourquoi pas moi », les élipses au moment où ça devient intéressant, du genre « on connaît la suite… », une force d’évidence - « c’était écrit » , l’élection  par les muses du rock n roll, qui posent leurs fraîches mains sur son front à un concert des Who à 15 ans et-depuis-je-reste-fidèle-à-ma-vision, le soit-disant surnom à la springsteen et la supériorité implacable du « maître » ou du  « boss » au carnet d’adresses le plus gros du monde.

Pour faire vivre l’article, on fait comme s’il y avait quand même un peu de danger et de menace à vaincre : les élections ! et un autre candidat en principe possible, comme si l’alternance était seulement pensable quelque part à clermont ! argh ! On y croit à mort !

Donc, voici, au cas où, un petit bilan vite fait de l’action de cette équipe depuis douze ans, tel qu’elle le dresse elle-même dans cet article :

1-     l’irruption d’une grosse salle toute équipée moderne à gros budget et dotée d’une équipe de 25 permanents, accompagnée d’une politique de communication métropolitaine qui la met systématiquement en valeur et d’une autre qui a éradiqué toute activité musicale des bars de centre ville a changé la donne à Clermont. Un tout de force ah ah ah… Mais dans quel sens, hum ?

2-      on nous connaît de partout. Mais ceci est dit avec cette nuance : « le milieu professionnel nous apprécie ». Dans la musique, il y a d’autres groupes de pesonnes à qui on pourrait tenter de faire bonne impression : les publics, les musiciens, les habitants, les citoyens, etc. Là, c’est : les tourneurs et les stars.

3-     Comment vous entendez cette phrase : « on fait tout nous même, sans rien externaliser » ? Comme un truc super, puisque cette équipe peut répondre à tous les défis que lui posent le show biz ? Ou bien comme une truc dommage puisque cette équipe est capable de tout faire toute seule, sans jamais solliciter d’autres acteurs dans le coin, d’autres programmateurs, d’autres associations… En siphonnant même si possible les actions des autres… ?

4-     Une salle populaire : alors là, c’est lui qui le dit… je n’en vois aucun signe, quelque soit la manière dont on puisse entendre ce terme : appréciée de tous ? pas chère ? fréquentée par des gens modestes ? Non, vraiment, je ne vois pas trop…

5-     Des stars « home made » : pas de commentaire sur les stars en question, ni sur le fait que cocoon a déclaré : « je ne suis pas clermontois, j’ai fait carrière à paris », ni que mustang a intitulé son premier disque « A71 » mais surtout : au lieu d’alimenter l’industrie en poulains bien dressés, on pourrait se vanter d’alimenter un vivier qui fait que la musique est un truc super et sain à vivre à Clermont ; mais juste après, il est rangé dans la même cour que l’asm et lavillenie, des gens manifestement issus d’un système sain et populaire, qui réunit tout le monde chacun devant sa télé de temps en temps ; d’autres se réjouiraient de donner les moyens aux gens de faire des choses directement, au lieu de leur donner une becquée industrielle.

 

Et donc moi je dis : l’année prochaine, il faut présenter un autre projet contre celui-là, qui ne fait que dépenser du pognon depuis des années sans rien apporter d’important, qui ne fait qu’alimenter des rêves indigents de type grosse métropole ou star du rock ou du sport, qui joue à fond la carte du monopole en effrayant les techniciens et les musiciens, bref : qui assèche son environnement au lieu de le nourrir. Et à toute équipe qui voudrait y aller, je propose ce slogan : « la coopé doit être ouverte, ou bien fermée ».

 

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M
Salut.<br /> <br /> Je pense que tu n'as pas compris le point numéro 3, je pense que Didier voulait dire que la Coopé était une salle DIY tu sais un peu comme le groupe avec le logo à 4 barres verticales là, Black<br /> Flag je crois (j'ai vu des acteurs porter leur tshirt sur canal plus), ben là c'est pareil je crois.<br /> <br /> Amimusicalement vous,<br /> <br /> Mmm
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